Appelés plus communément << Bachal >> nom tiré du parlé régional, les bassins des différents villages de notre commune, ont tous un passé chargé de souvenirs.

Ces bassins sont généralement composés en deux parties. La plus grande servait à la lessive au breuvage des animaux, et la partie la plus petite, celle qui se trouve là ou l'eau arrive servait exclusivement au rinçage du linge car l'eau restait généralement plus propre qu'à coté.

Certains bachals, sont encore doublement alimenté de nos jours par une source naturel qui était à l'origine de ceux-ci avant que les conduites d'eau potable soient réalisées. Ces sources ne sont pas surveillées mais on y trouve l'eau très bonne et surtout plus fraiche pendant les grandes chaleurs de l'été. Alors libre à chacun d'y goûter!!

Pour en revenir à nos bachals, c'était d'abord un lieu de rencontre ou l'on pouvait se donner rendez-vous pour tel ou tel chose mais ces bachals avaient évidement d'autres utilités plus importantes pour ces foyers montagnards.

Les laveuses de chaque famille occupaient ces lieux à peu près une fois par semaine.Quand le linge avait bien bouilli dans la grande lessiveuse sur le vieux fourneau, nos ménagères s'empressaient avant que cela ne refroidisse, d'aller laver le linge de toute la maisonnée.

Alors des discutions de tous genres s'engageaient et toutes les nouvelles du pays et des alentours passaient par là. Nos comères en profitaient également pour casser un peu de bois sur les personnes absentes mais c'était très réciproque. Avec leur << Planche à laver >> elles frottaient énergiquement ce linge passé aparavant au savon de Marsseille et dont le rinçage se faisait dans le petit compartiment du bassin.

L'utilité de ces bachals ne s'attêtent pas là, car c'était également le point de rencontre des amoureux ou (des premières fréquentations), qui ne devaient se rencontrer avant le mariage que par de courts moments afin de parler un peu de leur avenir de vie commune. Personne alors n'osait déranger ces jeunes gens à partir du moment ou ils se trouvaient sur un lieu public et à la vue de tous.





La raison la plus importante de la vie de ces bachals était évidement le point d'eau pour tous, car cette eau n'était pas courante dans toute les maisons. On venait se ravitailler avec deux récipients en bois appellés << gôveux >> et qui étaient transportés par le <<joux>> jusquà la maison pour la cuisson des aliments, et la toillette quotidienne car il n'était pas question de prendre un bain tous les jours!!!.Quand à la boisson, les hommes ne buvaient que très rarement de l'eau et les femmes même buvait la piquette qu'ils faisaient dans chaque ménage. Les animaux quand à eux venaient se désaltérer à ces bassins exepté la saison la plus froide ou l'eau leur était également amené sur place à l'écurie. Par contre, les génisses craignant moins le froid, venaient tout l'hiver boire deux fois par jours au bassin le plus proche. Les bêtes sortaient les unes après les autres accompagnées du chien qui, lorsque la dernière avait fini de boire, poussait un japement afin de faire rentrer ces bêtes à l'écurie..

Certains de ces bassins ont gardé leurs authenticité taillé dans la pierre ou de grandes ardoises assemblées entre elles par un ciment de l'époque, ou comme beaucoup d'autres ont été refaits en bêton mais ont tous de même gardé le même aspect que par leur taille ou leur forme.

Certains sont resté à vue mais beaucoup ont été recouvert d'un toit et parfois même une face fermée sans doute pour protèger les gens en cas de mauvais temps.Ceux qui ont été recouverts sont ceux qui ont été refaits.

Dans les montagnèttes, chacun avait son propre bachal souvenit en bois de mêlèze à proximité de la montagnètte pour permettre aux bêtes de venir s'abreuver après qu'elles eu bien mangé. Ces bassins étaient alimentés par une source qui voulait bien ne pas tarir jusqu'en novembre, au moment ou toutes les bêtes rentrent pour l'hiver.

A suivre

Gilles Girard